Maharashtra-Québec

Maharashtra-Québec

vendredi 3 août 2012


Bonsoir aux Québécois qui, je l'apprends, iront voter au début septembre.

Je pourrais vous dire que je crois qu'il est important pour nous, citoyens, de participer activement et responsable ment à cet important débat d'idées que sont les élections.

Mais voilà. Je vous écris de Mumbai. Il fait très chaud. C'est très humide. J'entends au loin (en fait, c'est pas mal proche) l'appel à la prière des musulmans. Avant ça, c'était une procession hindoue, je crois, parce qu'il y avait beaucoup de tambourins, de tam-tam. Aujourd'hui, je me suis assis devant l'Océan Indien. Maintenant, je vous écris, une tasse de chai à ma droite et à ma gauche, il n'y a rien du tout.

Donc, on se reparle pour les élections.

J'ai mis des diaporamas partout sur le blogue!

Go.

Me voici déjà depuis deux jours à Mumbai. J'ai l'impression que certains parmi vous pensent que je tenterai de décrire de façon naturaliste mes impressions de Mumbai. Ce serait inutile. Parce Mumbai est comme New York, Shanghai, Paris, Londres. C'est une très grosse ville, mais multipliée par 5. Imaginez une ville où tout l'espace libre est occupé par 5 personnes. Et voilà!

Plutôt, je vais vous laisser quelques photos de Pune et de Mumbai, aussitôt que j'aurai appris la fonction diaporama!

Il n'y aura pas de descriptions, vous n'avez qu'à imaginer!

mardi 31 juillet 2012

Bonjour!

Ce sera mon dernier message de Pune, mais j’espère vous écrire encore à partir de Mumbai, puisque je m’y rendrai demain pour quelques jours de vacances bien méritées.

J’ai finalement réussi à mettre en ligne mon concert de musique classique indienne, vous pouvez le voir dans un message précédent, ça en vaut la peine.

Mais aussi quelques mots à propos de la mousson. Une saison des pluies qui, à l’image des changements climatiques que nous vivons au Québec, n’arrive plus aussi rapidement qu’auparavant. C’est ici une source constante d’angoisse. La mousson devait arriver à la mi-juin et durer plus ou moins deux mois. C’est crucial pour l’Inde qui dépend de cette mousson pour son agriculture et nourrir son milliard de citoyens. Finalement, elle est arrivée le 31 juillet; donc, très en retard.

Mais ce fut, pour un Québécois comme moi, une expérience inoubliable. Tout simplement, je n’ai jamais vu autant d’eau tomber du ciel de ma vie. C’est comme prendre une douche, mais pendant 24 heures! C’était aussi beau de voir la joie des citoyens de Pune qui, manifestement, n’étaient pas du tout incommodés par la pluie. On ne s’en cachait même pas, les sourires étaient sur tous les visages! Pour ma part, j’avais décidé de passer la journée à prendre des photos. Très rapidement, j’avais de l’eau au-dessus mes souliers! Cela ne servait même plus à rien d’éviter l’eau avec mon parapluie du dollarama!

Dans mes prochains messages, j’essaierai d’inclure des diaporamas de mon voyage, si je peux comprendre comment le faire…

À la prochaine!

lundi 30 juillet 2012

Bon, je vous avais promis un clip vidéo de mon spectacle de musique classique indienne (voir un blogue précédant). Pour une raison inconnue (et frustrante), je n’y arrive pas! Je vais essayer encore une fois ce soir. Désolé!
Lundi, j’ai aussi donné une autre conférence, mais cette fois çi au FLAME (Federation of Liberal Arts and Management and Education). C’est une université privée, située à quelques kilomètres de Pune, sur un site enchanteur et très paisible (à première vue, on aurait dit la Californie!).  C’est aussi une université haute technologie. Mais, cette fois, moins une conférence sur la littérature qu’une conférence sur la culture québécoise en général. Les étudiants ont été très hospitaliers et m’ont posé une foule de questions. Merci à vous tous.


Lundi, j’ai donné une conférence sur la littérature québécoise au Fergusson College, une université très prisée ici et dont l’architecture témoigne du passé colonial anglais. Et les étudiants? Super! J’irai prendre quelques photos aujourd’hui (mardi) pour vous les montrer.


Dimanche, j’ai fait un peu de tourisme. Je suis allé aux cavernes de Bhaja (à mi-chemin entre Pune et Mumbai). C’est un système de cavernes excavées entre le 2e siècle avant J.-C. et le 2e siècle après J.-C. Ce sont des moines bouddhistes qui les habitaient. On y retrouve des stupas, objet de dévotion des moines, sculptés à même le roc. Vraiment spectaculaire. Je vous laisse quelques photos. J’étais accompagné par mon collègue, Sachin, son cousin et un ami.




samedi 28 juillet 2012


Qu’est-ce que l’Inde? Comment définir ce pays?

Disons en partant que tenter de répondre à cette question est un piège dans lequel je ne tomberai pas. Je suis venu en Inde déjà, en 1988, et maintenant, en 2012, je n’arrive toujours pas à répondre. Mais quelqu’un d’autre, je crois, a réussi.

Quand je suis arrivé à Pune, j’ai été reçu, avec la plus grande hospitalité, par Manjiri Khandekar. Cette dame est incroyable. Elle est professeure à la Pune University, mais elle est aussi éditrice en chef d’une revue (ou dit-on magazine?) exceptionnelle (pages glacées, articles de fond, présentation impeccable) consacrée à la culture indienne. C’est en feuilletant cette revue, Heritage India, que je suis tombé sur un texte qui, justement, répond à ma fameuse question : qu’est-ce que l’Inde? Je vous propose donc une traduction (très) libre de l’anglais.

L’essence de l’Inde

L’Inde n’est pas seulement sa géographie ou son histoire. Elle n’est pas seulement une nation, un pays, ou une simple étendue terrestre. Elle est quelque chose de plus : une métaphore, une poésie, quelque chose d’invisible, mais aussi de très tangible. Elle vibre d’une énergie à laquelle nul autre pays ne peut prétendre.

L’Inde est la seule terre au mode, étrangement, qui a consacré tous ses talents, d’une façon concertée, à découvrir la vérité et être cette vérité. Connaître l’autre n’a jamais été un but dans ce pays. Au contraire, le but a été de se connaître soi-même. Vous pouvez trouver la vérité dans ce pays comme nul par ailleurs. Peut-être est-ce le seul pays qui a été profondément marqué par l’évolution de la conscience et rien d’autre. Tous les pays du monde se sont penchés sur mille et une choses. Mais ce pays a été préoccupé par une chose et une chose seulement, un seul et unique but : comment la conscience humaine peut évoluer au point de rencontrer le divin, comment rapprocher l’humain et le divin davantage.

Et ce n’est pas là l’idée d’une personne, mais bien celle de millions d’individus; pas une question d’un jour, d’un mois ou d’un an, mais bien de milliers d’années. Simplement, elle a créé une énergie qui enveloppe le pays. Cette énergie est partout, vous devez simplement être prêt pour elle.

OSHO (courtoisie d’Oscho International Foundation, www.osho.com)

Dans Heritage India, mai / juin 2012, volume 5, numéro 2, page 1.

Et voilà, tout est dit. À bientôt.



Hier, une merveille pour mes yeux et pour mes oreilles. J’ai eu le privilège d’assister à un concert de musique classique indienne qui mettait en vedette une superstar ici en Inde : Pandit Shivkumar Sharma. Le concert avait lieu sous les auspices du Society for the Promotion of Indian classical Music and Culture among Youth (SPICMACAY), un organisme qui fait la promotion de la culture et de la musique indienne.

On retrouvait trois types d’instruments (dont un qui m’échappe, désolé). Il y avait un (des?) tabla, joué par un artiste célèbre ici, Vijay Ghate, un virtuose en la matière, mais surtout, il y avait Pandit Shivkumar Sharma qui jouait un instrument que je n’avais jamais entendu auparavant : le santoor. Comment décrire cet instrument? C’est un instrument à cordes (multiples cordes) que l’on frappe avec ce qui me semblait de petites baguettes. Le résultat est un son divin qui invite à la méditation.

J’ai réussi à filmer quelques minutes (ma caméra ne réussit à filmer que 6 minutes…). Je vous laisse donc l’extrait à visionner sur ce blogue.


Vraiment, impressionnant pour les oreilles occidentales habituées à une musique plus… Disons plus chickaboum…. Plus j’y pense, plus je crois que cette musique est à la fois spirituelle, mystique et transcendante. Bref, écoutez pour voir!

vendredi 27 juillet 2012

Bonjour à tous!

Une petite photo pour vous présenter mes nouveaux collègues de travail!

De gauche à droite : Mme Ujjwala Joglekar, chef du département de langues étrangères, moi-même (Jean Boisvert), et les professeurs Sachin Sukhadeve et Manjiri Khandekar.Sachin Sukhadeve possède aussi son propre blogue: sachinsukhadeve.over-blog.com. Allez-y!

Les voilà! Ma classe indienne! D’excellents étudiants!


Bonjour à vous tous!

Aujourd’hui, j’ai fait un accroc aux droits d’auteurs québécois, mais je crois que c’était pour une cause supérieure, celle de la rencontre entre deux cultures.

Je m’explique!

À travers les cours que j’ai donnés sur la littérature québécoise, j’ai mis l’accent sur les liens qu’il y avait à travers les premières périodes de l’histoire de la littérature du Québec. Ainsi, de l’imaginaire de la Nouvelle-France jusqu’aux contes oraux si importants au XIXe siècle (par exemple, la Chasse-galerie), en passant par le Canadien errant de Gérin-Lajoie, j’en suis arrivé aux contes modernes que l’on retrouve aujourd’hui dans la culture québécoise. Et qui dit conte moderne dit Fred Pellerin. J’ai donc montré en classe, à Pune, au Maharashtra, en Inde, le film de Pellerin : Babine. J’avais quelques craintes au plan du langage, puisque le film est parsemé de jeux de mots et d’expressions tout à fait québécoises, mais, à ma grande joie, les étudiants ont ri et ont trouvé le film très bon. D'ailleurs, je laisse ma copie du DVD (achetée très légalement au Vidéotron) ici à Pune pour d’autres générations d’étudiants indiens.

Il y a une leçon dans tout cela, c’est que l’humain est universel et quand on lui raconte une belle histoire tout à fait humaine, il se reconnait dans l’universel du conte. Bravo à mes étudiants et à Fred Pellerin.

mercredi 25 juillet 2012

Je ne m’attendais pas à cela… Je finissais mon troisième cours (le terroir) quand mes étudiantes (j’ai seulement un garçon dans ma classe; donc, le féminin l’emporte sur le masculin) m’ont offert un cadeau, une anthologie de pièces de théâtre d’un auteur marathe célèbre : Mahesh Elkunchwar. Wow! Bon, je l’ai bien caché, mais j’avais la larme à l’œil. Je suis aussi invité cette semaine à une pièce de théâtre jouée par quelques-uns de mes étudiants! C’est très difficile de ne pas se sentir accueilli! Que du plaisir en perspective. Ujjwala Joglekar m’a aussi fait présent (en fait, c’est pour le département de français du Cégep, mais ne le dites à personne) d’une histoire de la littérature marathe, donc du Maharashtra, rédigée par son père! À la prochaine!
Mes impressions en vrac :

1-Pune : en Inde, Pune est une ville de grosseur moyenne, disons plus ou moins 4 millions d’habitants! Donc presque deux fois la grosseur de Montréal! C’est aussi une ville paradoxale (pour un Québécois). Je m’explique. Ceux qui parmi vous sont Québécois, vous savez que c’est un passe-temps national que de se plaindre de la circulation (surtout à Montréal). C’est sûrement parce que vous n’êtes jamais venus à Pune. Imaginez une mer de véhicules de toutes sortes (autos, taxis, rickshaw, motos, scooter) parcourant les rues de la ville à une vitesse folle! On m’a dit à la blague que les piétons sont les derniers dans la hiérarchie de la circulation. En effet, la règle générale est que la priorité va au plus gros véhicule, le plus rapide! Mais, aussi, Pune est une ville verte par excellence. Il y a tout simplement des arbres partout, ce qui donne à cette ville un air de campagne tout à fait génial. C’est sûrement une des plus belles villes de l’Inde.

2- Les gens : commençons par une petite critique des Québécois. Parfois, au Québec, on a un air de bœuf (pour les lecteurs indiens, disons un air bête). Ici, le sourire est de mise et on ne s’énerve pas pour rien. Ça fait du bien pour l’âme.

3- Les odeurs : en marchant dans les rues de Pune, on a l’impression de parcourir un éventail de parfums, tous aussi exotiques les uns que les autres. Parfums liés à la nourriture, parfums liés aux fleurs, parfums liés aux encens, etc. Allons-y pour une métaphore boiteuse : c’est un arc-en-ciel de parfums qui se succèdent et qui envoutent le Nord-Américain en voyage!

À demain!
Bonjour!

C’est fait! J’ai rencontré pour la première fois mes étudiants pour leur entretenir de la première partie de l’histoire de la littérature québécoise, celle qui concerne la période de la Nouvelle-France. Je dois dire que je suis très impressionné par mes étudiants. Ils sont souriants, d’une gentillesse peu commune et franchement intéressés par cette matière qui, je crois, leur semble exotique! Donc un premier aperçu réussi. Il faut absolument mentionner que nous traitons cette matière grâce à un site web québécois créé par un collègue du Québec : M. Jean-Louis Lessard. Travailler à partir de l’Internet est génial, puisque je n’ai pas eu à transporter mes livres jusqu’ici! Je vous invite tous à visiter le site de M. Lessard au littérature-québécoise.org (il y a un lien sur lequel vous pouvez cliquer au bas de cette page). Mon prochain message concernera la deuxième période de la littérature québécoise, soit le romantisme patriotique, mais aussi quelques-unes de mes impressions au sujet du Maharashtra, de Pune et de l’Inde en général. D’ici-là, bon voyage grâce à ce blogue!

mardi 24 juillet 2012

Salut! Bon, ce fut un début difficile… aux États-Unis! Après un long voyage de 14 heures qui a débuté à Newark, je suis arrivé à Mumbai pour réaliser que United Airlines avait perdu ma valise! Ce sera donc une aventure totale! Mais Manjiri et Prakesh (le mari de Manjiri) sont venus à ma rescousse. J’ai d’ailleurs pu vivre toute l’hospitalité indienne dans leur demeure, puisqu’ils m’ont hébergé pendant deux jours alors que j’attendais ma chambre dans le guest house de l’Université de Pune. Une mention spéciale à Prakesh qui m’a prêté des vêtements en attendant que la compagnie aérienne trouve mes effets personnels. Dès le départ de ce voyage, Manjiri et Prakesh m’ont initié, avec beaucoup de succès, à la nourriture indienne. Cette nourriture n’est rien de moins que spectaculaire! Venant d’un environnement nord-américain (le continent du ketchup et du hamburger), j’en viens à réaliser que notre nourriture est assez redondante. En Inde, il existe des spécialités culinaires spécifiques à chaque région. Ainsi, il existe des traditions culinaires du Maharashtra, mais aussi du Nord, du Sud; bref de partout. C’est à peine exagéré de dire que la diversité des plats et quasi interminable! On peut manger des mets différents à tous les repas (des mets de qualité, toujours frais) et on en aurait pour toute une vie. Miam! Mais passons aux choses sérieuses, c’est-à-dire l’enseignement. Bientôt, j’aurai un premier contact avec mes nouveaux étudiants et ce sera le sujet de ma prochaine chronique. En attendant ma valise…
Bonjour à tous les lecteurs de ce blogue, destiné à la rencontre de deux cultures : la culture indienne, plus particulièrement celle du Maharashtra, et la culture québécoise. À l’origine, ce projet est né d’un accord politique entre les deux états (Québec et Maharashtra) dont les fondements étaient surtout socioéconomiques. Mais on y retrouvait aussi un volet éducation, et c’est surtout ce dernier volet qui nous intéresse aujourd’hui. Grâce à une bourse du Ministère des Affaires internationales du Québec, il a été possible pour un professeur du Cégep de Sherbrooke de venir, pour deux courtes semaines, enseigner la littérature québécoise au Department of Foreign Languages de l’University of Pune (il faut prononcer Puné). Mais ce n’est pas le seul but de ce voyage. Ce professeur aura aussi la mission d’apprendre la littérature du Maharashtra et de l’enseigner à ses étudiants du Cégep de Sherbrooke. Ce professeur est aussi le rédacteur de ce blogue et il se nomme Jean Boisvert. Donc, en guise d'introduction, je vous dis à tous Namaskar et je vous proposerai mes réflexions et impressions tout au long de ce voyage. Mais j’aurai de l’aide! Grâce au soutien indéfectible de Mme Ujjwala Joglekar, chef du département, et des professeurs Manjiri Kanderkar et Sachin Sukhadeve, qui m’ont accueilli les bras ouverts, ma mission en sera une des plus agréables! À bientôt!