Maharashtra-Québec

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mardi 26 février 2013


Samedi, le 23 février, c’était le séminaire annuel qui réunit les différentes sections du « Department of Foreign Languages », qui comprend, outre le français, l’allemand, l’espagnol, le japonais et le russe. Cette année, le thème du séminaire était la musique. Ce fut très intéressant, car cela nous a fait voyager.

Ce sont deux étudiantes en français qui ont commencé. Elles ont parlé de la chanson française moderne, expliquant les différents genres, autant la chanson à texte, celle des femmes à la voix douce, le rap, le slam, etc., tout en illustrant leur propos d’extraits audio. À la fin, des étudiantes des deux années ont chanté « La maladie d’amour » à laquelle elles ont intégré des couplets d’une chanson bollywoodienne, qui partage les mêmes thèmes. Une belle finale!


A suivi une communication sur la chanson engagée allemande, à partir de quatre exemples choisis dans le temps. Comme quoi, les Allemands n’ont jamais eu la langue dans leur poche! Malgré quelques problèmes techniques qui ont dû mettre ses nerfs à vif, le tuteur allemand a su captiver l’attention.
La 3e communication portait sur une étude comparative entre la musique classique indienne à la musique classique occidentale. La jeune femme qui a fait cette présentation est une étudiante du secteur allemand, mais c’est aussi une chanteuse depuis de nombreuses années. Elle a commencé par une explication du rythme, des ragas, de l’improvisation… et elle nous chantait ses exemples, ce qui était très touchant et très pédagogique. Elle nous a expliqué que malgré des règles très strictes sur le plan du rythme, le chanteur peut, doit improviser. En fait, il est le seul maître à bord de son spectacle, selon sa voix et sa propre expérience, ce qui est très différent de la musique occidentale classique, où toutes les partitions sont écrites, et que les musiciens doivent respecter à la lettre. Il faut dire que le nombre de musiciens dans les orchestres et celui de la musique hindoustanienne – quatre ou cinq  –  n’ont rien en commun!  Bon, vous aurez compris que j’ai eu un coup de cœur pour cette présentation et pour cette étudiante chanteuse J  J’en aurais pris encore!  Il faut dire que j’aime beaucoup la musique indienne, mais malgré les explications de mon ethnomusicologue d’ami, je ne saisis pas tout, ce qui n’est pas si âave puisque j’apprécie et tranquillement j’apprends.


Par la suite, une doctorante en études musicales comparées (musiques indienne et japonaise), ancienne étudiante du secteur japonais,  a traité des différents instruments utilisés dans la musique traditionnelle japonaise. Encore une fois, grâce à mon  ehnomusicologue d’ami, j’ai reconnu un (seul) instrument, mais ne me demandez pas le nom, je l’ai encore oublié! Cette présentation très précise, avec extraits audio et vidéo à l’appui, a permis à tous de prendre contact avec cette musique, qui est aussi peu connu en Inde qu’au Québec, si j’en crois les réactions de la salle, aux questions de l’intervenante. Cette femme est aussi une chanteuse et a terminé sa communication par un extrait d’un chant japonais.


La dernière communication était celle du secteur espagnol, qui nous ont fait faire un tour de la musique et de la chanson espagnoles, mais en oubliant pas la catalane et la basque.  Là, je ne sais pas si j’étais la seule, mais j’étais en terrain plus connu, reconnaissant même des airs.  Il faut dire que les deux femmes ont commencé leur intervention en parlant des Gypsie King. Là, j’avoue que je suis restée baba : on connait les Gypsie King en Inde !?!! Eh ben!  Là, j’avoue ma naïveté. Ne me demandez pas pourquoi, je ne croyais pas qu’ils avaient traversé les frontières occidentales. C’est vrai, la mondialisation! Mais il y en avait d’autres que je connaissais. Aussi, c’ était bien d’entendre toute cette fougue dans la musique espagnole, même dans les différentes régions.  Et je reviens aux incursions catalane et basque, cela m’a fait plaisir qu’ils ne soient pas oubliés – cela doit être mon côté société minoritaire ;-) – et surtout d’entendre et de voir leurs particularités.
Bref, une journée enrichissante!  Il faudrait trouver un moyen de copier cette idée, je ne sais, peut-être dans la formation générale.

Une semaine après la fin de mes conférences, j’ai réussi à réunir les trois collègues pour un genre de photo officielle.  Vraiment, ce fut et c’est, puisque je suis encore à Pune pour quelques jours, un honneur et un plaisir de les côtoyer, de discuter avec elles  – encore une fois, le nombre l’emporte sur la grammaire française  –  sur quantité de sujets. Cette expérience est enrichissante.


Moi, Sachin Suskhadeve, Ujjwala Joglekar et Manjiri Khandekar.


Parfois la littérature prend de bien drôle de chemin pour venir à soi!  En Inde, je suis entrée en contact avec la littérature suisse romande!  Oui, oui!  Cela grâce à Manjiri qui a fait un séjour là-bas et qui l’a enseignée ici au «Department of Foreign Languages ». Elle m’a donc prêté un roman de C.F. Ramuz, La beauté sur terre, un classique. Cet homme a un souci du détail qui donne à voir. Aussi, D’or et d’oublis, d’Anne Cuneo, un récit un peu policier sur les notaires qui ont volé de l’argent aux Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale : on apprendra toujours des choses sur cette période.  Et un troisième, La punta, d’Yvette Z'graggen, qui parle des relations de couple, alors que tous les deux sont à la retraite.  Vraiment toutes de belles décourvertes. Allez-y!

Vous ai-je dit combien les Indiens sont accueillants ?! Qu’ils prennent un soin fou des gens qu’ils reçoivent ??  Je ne peux passer sous silence le fait que l’endroit où je loge est tenu par ce que je pourrais appeler une association double, l’une Vanasthali qui a pour but d’éduquer les enfants des régions rurales autour de Pune, de même que de doter les femmes de formations qui vont leur permettre de mieux s’en sortir sur le plan financier et personnel.  Le deuxième volet s’appelle «Friends of France», dont le but est l’échange culturel entre des Indiens et des Français.  Depuis jeudi, l’association accueille neuf Français d’horizon divers et leur offre de belles activités. Alors, comme je parle français, qu’ont fait les dames qui s’occupent de ces associations ?  Eh oui, elles m’ont invitée à participer aux activités qui me plaisaient. Une autre belle occasion!





Dimanche, je suis donc allée dans une « hill station », Panchgani, dont la particularité, en plus de son climat et de son air pur, est la culture de la fraise J  Alors, nous nous sommes regroupés dans des voitures des familles qui accueillent les Français et nous avons eu une journée magnifique, avec des paysages à couper le souffle, un repas merveilleux, dont un dessert qui a fait plaisir à celle qui est née au temps des fraises : des fraises, de la crème et un sirop sucré à la fraise : divin!  Ensuite, visite à une ferme qui appartient à des gens qui accueillent.  C’est aussi ce qu’ils ont fait : nous accueillir comme des rois.  Nous avons eu droit à une promenade en charrette tirée par des bœufs blancs, une séance de traite à la main  – j’avoue! J’ai goûté à du lait fraichement tiré, une première et non, je n’ai pas été malade du tout! – et une visite du petit village où nous avons là aussi été très bien reçus.  En plus, on nous réservait une surprise : un souper qui fut pris à l’extérieur, à cette ferme, un souper préparé avec tous les produits de la ferme : les aubergines, les « drum’s sticks » ­ – ça pousse dans les arbres  –, même le riz!  Délicieux!  J’ai vu aussi des manguiers, mais les mangues d’ici ne seront pas prêtes avant un mois et demi. Fraises et mangue : le nirvana ;-)


Pour nous accueillir!
La dame qui nous recevait. Ce sont des "drums sticks", ca pousse dans les arbres et ca se mange!



Je sais que je vais m’ennuyer des gens que j’ai rencontrés à Pune!

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