Lundi matin,
c’était ma dernière intervention au « Department of Foreign
Languages » de l’Université de Pune L Je leur parlais de L’île de
la Merci, d’Élise Turcotte. Bien
que je leur avais photocopié des extraits, pour elles, écouter une conférence sur une œuvre
qu’on n’a pas sous les yeux, c’est quand même plus abstrait que lorsqu’on l’a
sous les yeux, comme c’était le cas avec Les
Fous de Bassan. Mais quand même,
les thèmes des relations familiales, particulièrement mère-fille, de la crise
d’identité à l’adolescence, de la peur qu’on transmet aux filles, justement
parce qu’elles sont des filles et qu’à cause de cela, elles sont perturbées, on
peut dire que cela touche des problèmes universels. Et dans ce roman, il est même question en arrière-plan de viol de
jeunes filles et de meurtre. Encore une fois, le thème est d’actualité. Et ces œuvres, que ce soit Les Fous de Bassan ou L’Île de la Merci, je ne les ai pas
choisies, après les événements de New Delhi, cet automne, mais bien avant. En
fait, je les ai choisies parce que je trouve leur auteure importante pour la
littérature québécoise. La seule chose, c’est qu’au point de départ, je m’étais
mis en tête de parler de sept œuvres.
J’aurais bien aimé, mais il aurait fallu dépasser le temps imparti à
l’étude des littératures francophones.
Alors, j’ai fait le choix de ne parler que d’œuvres écrites par les
femmes. Et il faut croire que la problématique du viol transcende les auteures
et les années. Et si aujourd’hui, elles n’ont eu que des extraits et mon
analyse, les œuvres resteront au « department » et elles pourront les
emprunter si le cœur leur en dit et le temps leur permet, si j’ai réussi à
instiller en elles le goût de les lire.
Après leur cours
en après-midi, quelques étudiantes m’ont invitée à aller prendre une bouchée
avec elles. C’était très sympathique de
discuter autant de littérature, de livres électroniques, de mariages que de
conventions sociales. Deux d’entre elles sont déjà mariées et les deux autres
ne désirent pas le faire avant quelques années et elles espèrent trouver
quelqu’un qu’elles aiment, sinon elles consentiront à un mariage arrangé,
puisque la pression sociale est très forte pour que les femmes ne demeurent pas
célibataires. Au cours de cette conversation, j’ai appris qu’il y a quelques
générations quand les femmes arrivaient dans la famille de leur mari, non
seulement prenaient-elles le patronyme de leur mari, mais qu’elles changeaient
aussi de prénom, donné par les beaux-parents et le mari. C’était la disparition
totale de l’identité que la femme avait avant son mariage!! Et souvent, dans
leur propre famille, on continuait de les appeler par le prénom qu’elles
avaient à leur naissance : de quoi perturber! Mais ce n’est plus
ainsi. Les Indiennes gardent leur
prénom et la plupart conserve leur nom de famille.
Et ces pauvres ont
dû subir mes éternelles questions sur la nourriture ! Il faut dire qu’il me semble que manger soit un sport national en
Inde, alors la nourriture est très présente et il y a tellement choses qui ne
se sont pas rendues jusqu’au Québec!
Ah oui! Samedi, une étudiante, Neeta, a eu la
gentillesse de me faire visiter le temps « Chattushringi », situé sur
une des collines qui entourent Pune. Il y avait des gens qui faisaient leur
exercice matinal en grimpant plusieurs fois les marches pour accéder au temple,
d’autres qui pratiquaient du yoga et d’autres qui venaient pour leur dévotion.
Le temple est magnifique, tout en
argent. Nous avons reçu la bénédiction du prêtre, sous la forme d’un sachet de
sucre. Et après, il faut faire le tour du temple, en partant par la gauche,
afin d’aider à notre karma. Vraiment, visiter des temples avec des gens de la
place, il n’y a rien de mieux.
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