Maharashtra-Québec

Maharashtra-Québec

mercredi 20 février 2013


Lundi matin, c’était ma dernière intervention au « Department of Foreign Languages » de l’Université de Pune L Je leur parlais de L’île de la Merci, d’Élise Turcotte.  Bien que je leur avais photocopié des extraits, pour elles, écouter une conférence sur une œuvre qu’on n’a pas sous les yeux, c’est quand même plus abstrait que lorsqu’on l’a sous les yeux, comme c’était le cas avec Les Fous de Bassan.  Mais quand même, les thèmes des relations familiales, particulièrement mère-fille, de la crise d’identité à l’adolescence, de la peur qu’on transmet aux filles, justement parce qu’elles sont des filles et qu’à cause de cela, elles sont perturbées, on peut dire que cela touche des problèmes universels.  Et dans ce roman, il est même question en arrière-plan de viol de jeunes filles et de meurtre. Encore une fois, le thème est d’actualité.  Et ces œuvres, que ce soit Les Fous de Bassan ou L’Île de la Merci, je ne les ai pas choisies, après les événements de New Delhi, cet automne, mais bien avant. En fait, je les ai choisies parce que je trouve leur auteure importante pour la littérature québécoise. La seule chose, c’est qu’au point de départ, je m’étais mis en tête de parler de sept œuvres.  J’aurais bien aimé, mais il aurait fallu dépasser le temps imparti à l’étude des littératures francophones.  Alors, j’ai fait le choix de ne parler que d’œuvres écrites par les femmes. Et il faut croire que la problématique du viol transcende les auteures et les années. Et si aujourd’hui, elles n’ont eu que des extraits et mon analyse, les œuvres resteront au « department » et elles pourront les emprunter si le cœur leur en dit et le temps leur permet, si j’ai réussi à instiller en elles le goût de les lire.
Après leur cours en après-midi, quelques étudiantes m’ont invitée à aller prendre une bouchée avec elles.  C’était très sympathique de discuter autant de littérature, de livres électroniques, de mariages que de conventions sociales. Deux d’entre elles sont déjà mariées et les deux autres ne désirent pas le faire avant quelques années et elles espèrent trouver quelqu’un qu’elles aiment, sinon elles consentiront à un mariage arrangé, puisque la pression sociale est très forte pour que les femmes ne demeurent pas célibataires. Au cours de cette conversation, j’ai appris qu’il y a quelques générations quand les femmes arrivaient dans la famille de leur mari, non seulement prenaient-elles le patronyme de leur mari, mais qu’elles changeaient aussi de prénom, donné par les beaux-parents et le mari. C’était la disparition totale de l’identité que la femme avait avant son mariage!! Et souvent, dans leur propre famille, on continuait de les appeler par le prénom qu’elles avaient à leur naissance : de quoi perturber! Mais ce n’est plus ainsi.  Les Indiennes gardent leur prénom et la plupart conserve leur nom de famille.
Et ces pauvres ont dû subir mes éternelles questions sur la nourriture !  Il faut dire qu’il me semble que manger soit un sport national en Inde, alors la nourriture est très présente et il y a tellement choses qui ne se sont pas rendues jusqu’au Québec!   
Ah oui!  Samedi, une étudiante, Neeta, a eu la gentillesse de me faire visiter le temps « Chattushringi », situé sur une des collines qui entourent Pune. Il y avait des gens qui faisaient leur exercice matinal en grimpant plusieurs fois les marches pour accéder au temple, d’autres qui pratiquaient du yoga et d’autres qui venaient pour leur dévotion. Le temple est magnifique,  tout en argent. Nous avons reçu la bénédiction du prêtre, sous la forme d’un sachet de sucre. Et après, il faut faire le tour du temple, en partant par la gauche, afin d’aider à notre karma. Vraiment, visiter des temples avec des gens de la place, il n’y a rien de mieux.


En fin d’après-midi, toujours avec Neeta, nous sommes allées dans un quartier qui ressemble à presque à un souk, des marchands de linge, de foulards, de fleurs, il y a de tout et c’est plein de monde, comme lors de festival de jazz de Montréal, pour faire une comparaison boiteuse.  Et nous n’étions pas encore au pic de la journée, paraît-il! Bien sûr, il y avait parfois des motos qui se frayaient un chemin dans tout ce monde!  C’est vraiment dépaysant. Et je n’ai pas réussi à me décider à acheter quoi que ce soit. Je regardais, regardais, plutôt étourdie. J’étais bien contente d’avoir une guide qui parle marathi! 

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