Maharashtra-Québec

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mercredi 31 juillet 2013

Le troisième volet :-)


Je suis de retour à Pune plus tôt que prévu : merci, la vie !

C’est la première fois que je vis la mousson, qui est bonne cette année. Alors qu’en février, je vivais les débuts précoces d’une saison sèche, où le taux d’humidité devait être d’environ 10%, présentement, ce serait plutôt 100%  Tout gondole et il faut faire attention aux trottoirs glissants – j’ai vu un écolier sortir en courant d’un autobus et faire une belle glissade volontaire et contrôlée –, aux flaques d’eau  et aux autos qui passent dedans ! La nature est luxuriante!

Mais trêve de discussion sur la température!  Cette fois-ci, seules les étudiantes en deuxième année sont avec moi, l’entrée des premières années ayant été retardée par une grève des professeurs. Sept jeunes femmes, que j’ai connues en février, se retrouvent donc devant moi. Elles m’accueillent chaleureusement avec un bouquet de fleurs et un stylo, fabriqué au Gujurat, si je me souviens bien – zut, j’ai encore oublié de demander qu’on me confirme la chose. Je suis très touchée.


De gauche à droite : Prajakta Thorat, Reetika Bhatia, moi, Meera Khrishnan et Aswini Vaishampayan.  

Les retrouvailles avec les collègues, Ujjwala et Sachin, sont aussi très chaleureuses. On discute corpus, évaluation, possibilité de séjours au Québec, etc.

Pour cette troisième incursion en littérature québécoise, j’ai décidé de leur parler de poésie. Non pas de courants, mais d’auteurs.  J’ai donc choisi de travailler en profondeur les quatre poètes que voici : Émile Nelligan, Hector de Saint-Denys Garneau, Anne Hébert et Hélène Dorion.
Nous allons procéder de façon chronologique.  Ainsi, nous débutons par Nelligan, dont leur professeur de littératures francophones leur a déjà parlé.  Oups!  Mais bon, comme c’est leur tout premier cours – Oui, oui!  Cette semaine, elles n’ont que des cours de littérature québécoise! –, un peu de révision démarre l’année en douceur.  Et cela les prépare pour l’analyse des autres poèmes qu’elles n’ont jamais lus.  Pour des étudiantes qui sont à la maitrise en langue française, manier le langage poétique n’est pas nécessairement un exercice facile, surtout qu’une seule étudiante a fait un bacc en littérature. Alors, répondre à trois questions sur « La romance du vin » leur donne un peu plus de fil à retordre. Mais en reprenant avec elles les différents éléments, elles saisissent bien le sens du poème.

Nous passons au deuxième poète, Saint-Denys Garneau, dont elles n’ont jamais entendu parler.  Avant même d’aborder quoi que ce soit à propos de ce poète, je leur propose d’écouter le poème visuel qu’est le film Saint-Denys Garneau, du réalisateur Jean-Philippe Dupuis. Ce n’est pas un film facile, puisqu’il est lent, que beaucoup de poèmes sont lus, mais c’est un film où la beauté des images, de la trame sonore rendent bien l’esprit du poète.  C’est un peu risqué, surtout qu’il n’y a pas de sous-titres, mais la beauté des images, le travail sonore et les poèmes ont réussi à créer la magie.

Leur première réaction est qu’elles n’ont jamais visionné un film de ce type, qu’il faut quelques minutes pour s’habituer au rythme lent. Cependant, même si parfois elles ne comprenaient pas tout ce qui était dit – il faut dire qu’en plus, nous avions des problèmes de son L –, elles ont bien perçu les sentiments de Saint-Denys Garneau. Elles ont trouvé que le travail du réalisateur leur permettait de bien comprendre cela.  Maintenant, que ce film nous a mis en appétit, nous allons plonger dans les poèmes de Saint-Denys Garneau.
On ne peut faire autrement que de commencer par le poème liminaire, «  Je ne suis pas bien du tout assis…». Le contraste avec « Romance du vin » de Nelligan est grand.  En analysant les deux à la suite, toute la dense simplicité de Garneau est mise en évidence. Pour les étudiantes, le sens premier du texte est plus facile à saisir, ce qui les met en confiance et permet d’aller plus loin. Le deuxième poème « Portrait », elles l’ont entendu dans le film d’hier. Le premier contact est établi. Ici encore, elles peuvent facilement comprendre le poème, voir la façon dont Garneau procède pour donner à voir cet enfant. Elles semblent bien saisir la portée du poème.

Ce que ça rapidement deux heures en classe! 

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